EGLISENEUVE près Billom 14 /18
11 mars 2016
par Jean-Paul Longin
Joseph Delaire….. Un bien beau nom, un nom de modestie, confiance et liberté.
Modestie par cette silhouette de Joseph toujours à l’écart dans les «Nativités », laissant toute la place à l’enfant et sa mère. Songeant ou lisant, mais, là , paraissant veiller sur eux. Le père adoptif de Dieu s’efface devant le miracle d’une naissance humaine. Bien sûr il ne le savait pas, et il lui aura fallu bien de la confiance pour accepter cette paternité improbable ! Croire l’Ange de la femme, rester en retrait, et vivre son rôle de père anonyme.
Mais notre Joseph, ici, a un nom : Delaire. Et aussitôt c’est la fraîcheur, un frémissement de brise. L’espace s’ouvre : de l’air ! De l’air ! Respiration du monde, sang régénéré, c’est le cri du nouveau né dont les poumons s’emplissent. La vie ! La mort !
Un enfant dans le bourbier pisse le sang. Obus, mitraille, baïonnette fouraillant les entrailles ? On ne saura jamais. Comme on ne peut imaginer ici, de si loin, la souffrance sur le brancard, corps déchiré à chaque soubresaut, pour agoniser là -bas, derrière, parmi des centaines d’autres vies anéanties. Joseph Delaire n’aura pas vu son 22ème printemps. Que peut après cela une planche tailladée et peinturlurée ? L’art n’a jamais détourné l’homme de sa monstruosité.
Mais, peut-être, permet-il malgré tout la communion entre les humains, par delà le temps et l’espace.
Les « sentinelles » qui se dressent ici peu à peu me semblent en être un bel exemple, et je remercie ceux qui en ont eu l’initiative. J’ai été heureux d’y participer, et c’est avec émotion que je réalise, à quel point Joseph Delaire
fait maintenant partie de ma vie.
11 mars 2016
par Nathan Ingrao
On le dit soldat,
Couraguex et fier
Tombé au combat
Portant haut la bannière.
On le sut agriculteur,
Homme de la terre,
Il est de ces vainqueurs
Resté à la guerre.
Quelques étiquettes
qui marquent son passage
Une vague sillouette,
des mots pour un visage.
Comme seul vrais souvenirs,
Un nom et un prénom
Et ces temps à venir
Qu'Ã ces hommes nous devons.
"Je ne suis pas, je ne veux pas être lâche, mais l'idée que je pourrais, par une balle idiote qui ne prouvera rien ni pour le Droit ni pour la Force, gâcher tout mon avenir et surtout brisée tout l'édifice édifié péniblement par ma chère petite mère au prix de tant de sacrifices, je sui pris d'un tremblment d'angoisse qui me tord! Et pourtznt, il faut marcher.
Tant pis, je suis parti, ça y est, je ne peux plus revenir."
Maurice Maréchal 10 aout 1914
"...allons ne nous amolissons pas! que diable pour un français."
5 avril 2016
par Zoé Dauzat
Cela fait 17 jours que le printemps est là .
La végétation est déjà bien avancée
et le blé est sorti de terre.
Plus tard il sera ramassé
et une bonne partie finira en farine.
Le boulanger la travaillera
pour en faire des pains,
des brioches
et d'autres gourmandises ...
Eugène Laroche
a dû abandonner son four
au début de l'année 1915
et n'y reviendra jamais.
Cependant aujourd'hui nous pensons à lui
et dans un élan de résistance à la destruction et au chagrin, laissons pousser le blé,
que le boulanger puisse de nouveau façonner son pain.
25 mai 2016
par Françoise Thiers
Il y eu un premier jet
très inspiré de Basquia, Spiegelman et Tardy.
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Devant les réactions "enthousiastes":
... silence ...
... silence ...!!!
... silence ???
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J'ai repris mon "bi-faces".
Voilà le résultat nettement moins agressif,
plus doux
et consensuel,
isn't it ?
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5 juin 2016
par Anne Le Ny
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9 juin 2016
par Danielle Brière
Dans son coeur, il y avait de la vaillance
Mais ça ne s'entend plus
Lui le soldat mort pour la France
Il veut du respect, rien que du respect
La vie devait être magnifique
Elle a été cruelle et tragique
Dans les yeux de ce corps déjà mort
Le temps perdu interpelle
Tous ceux qui l'aime
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18 juillet 2016
par le Comité des Fêtes d'Egliseneuve
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Je tiens à vous faire part du grand honneur qu’ont eu les membres du comité des fêtes d’être associés à cette merveilleuse initiative communale de conservation de la mémoire.
Elle nous permet également de rester dignes car:
« la mémoire fait partie de notre être: oublier, c’est mutiler son âme, c’est dessécher son cœur; oublier, c’est cesser d’être un homme » (Amiel dans son journal intime).
Jean-Baptiste est enterré à la nécropole nationale « le Wettstein » à Orbey (Haut-Rhin) dans la sépulture 1522.
Afin de lui rendre hommage, nous avons décidé de dédier une face de sa sentinelle à sa vie d’homme avant la guerre, l’autre à celle du soldat mort pour la France.
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Une représentation de la chaîne des volcans comme on peut l’admirer des Vigiers, l’église du village et plusieurs outils liés au métier de Jean-Baptiste illustrent ces 38 premières années.
Sa guerre est caractérisée par l’insigne de la division à laquelle il appartenait, au brancardier qu’il était au sein de son unité, par la croix principale du cimetière du Linge et par la cigogne, oiseau symbolique de l’Alsace.
Ici ce n’est pas ma contrée
Mes racines sont aux Vigiers
Ici pas demandé à y aller
Mais je défends l’honneur français
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29 aout 2016
par Kyra Griasnov
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Que c'est loin de nous cette grande guerre qui pourtant est devenu proche à travers ces planches sentinelles installées à Egliseneuve-près-Billom.
Beaucoup de survivants pensaient naïvement que cela serait la der des der aussi cette planche, je l'ai voulue sobre en accentuant simplement le dessin des veines du bois..
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6 septembre 2016
par l'atelier arts plastiques adultes de l'Amicale Laïque
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un trou
un vide
un manque
une absence
une vie gâchée
des vies d'attente
des cris
des larmes
des souffrances
des souvenirs à jamais
qui vous hantent
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21 septembre 2016
par Marielle Brayer
DROIT VERS LA MORT
Le matin allait à peine ouvrir son œil
Sur la route où passaient les hommes gigantesques
Seul il roulait sa boule parmi les yeux indifférents
Toute sa peine est étrangère aux autres et lui ne
cherche pas à savoir s’ils en ont
Où va-t-on
Les trains bondés sont des portées musicales sonores
Suprêmes voix elles s’accrochent aux fils
Retombent sur les rails et partent
En télégrammes éplorés
On s’attend l’espoir veille sur la route et dans le foyer
Demain
Le soir ferme sur lui une immense paupière
Et la peur durera autant que la lumière
Il faut passer un espace infernal
Risquer plus que l’on n’a
Et partir revenir s’en aller
Plus de larmes enfin dans un cœur desséché
- Un tourbillon l’a pris -
Et lorsque dans la nuit il tomba pour jamais
Personne n’entendit le nom qu’il prononçait
Pierre Reverdy, poème 1916
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discours complet
du comité des fêtes
28 octobre 2016
par Anita Gauraz
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Double face
Face à face,
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Face à terre
Dans la même galère
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Mort à 22 ans
Mort à 20, à 40 ?
Il n’avait pas choisi d’y être
Lui non plus
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5 novembre 2016
par Cécile Amidieu
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«Souriant comme sourirait un enfant malade, il fait un somme:
Nature, berce-le chaudement: il a froid.»
Tout est dit: le froid, la boue, la peur.
Le siége autour de Saint Pierre Waast a duré 2 mois.
Le jour où le jeune Louis est tombé,
les hommes avaient beaucoup de mal à avancer dans la boue.
Un réflexe de mère: envie d'envelopper ce soldat et de le protéger. Une couverture c'est la chaleur,
le réconfort
et finalement le linceul.
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L'extrait du Dormeur du Val rappelle qu'il n'était qu'un enfant, l'enfant de quelqu'un
et complète son retour à la terre nourricière.