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25 aout 14
par Eric Pietri

au recto, une ligne de plomb,

une ligne de front et

le rouge du drapeau tricolore marquant le lieu du premier poilu égliseneuvois tombé, près de Bacarat. Au verso, bleu de bouillie bordelaise, blanc de chaux arboricole et plaque de cuivre reforment une ligne de front.
 

sentinelle egliseneuve 25 aout14 recto
sentinelle egliseneuve 8 septembre 1
8 septembre 14
par Pierrot Merle

dans un culot d'obus, une gerbe de 37 épis de fer, derrière lesquels une colombe à peine visible va subir les assauts du temps. Elle réapparaîtra en pleine lumière dans 5 ans.
 

sentinelle egliseneuve 22 septembre 14 recto
8 septembre 14
par Carole Moreau
Le soldat dont je devais réaliser la sentinelle a été porté disparu, ce qui signifie: pas de corps.
Au mieux une plaque d'identité, un objet personnel identifiable. Peut-être a-t-il été laissé sur le champ de bataille par les infirmiers occupés à secourir les blessés, peut-être a-t-il été déchiqueté...
On peut imaginer le pire mais je ne voulais pas représenter de traces sanglantes, ni une scène horrible, seulement suggérer:
la terre est rouge -rouge sang- par endroit, les objets figurent les soldats "éparpillés": casques, gourdes, masques, chaussures et plaques.

Le brouillard épais cache et enveloppe les soldats invisibles, comme un linceul.

Les corbeaux incarnent,

comme dans le poéme d'Arthur Rimbaud,

le devoir de commémoration,

ce sont les anges noirs de la mort:

 

"Par milliers, sur les champs de France,

Où dorment les morts d'avant-hier,

Tournoyez, n'est-ce pas, l'hiver,

Pour que chaque passant repense!

Sois donc le crieur du devoir,...."
 

22 septembre 14
par atelier arts plastiques
adultes de l'Amicale Laïque
 

une face : une silhouette de ce cultivateur parti soldat dans son uniforme de début de guerre, capote bleu horizon, pantalon rouge garance.

 

l’autre face : la campagne qu’il laisse en partant, la campagne qu’il ne retrouvera pas. 

 Au devant les coquelicots, les bleuets et les matricaires, premières fleurs qui réapparaissent sur les champs de bataille après les violents combats sur des sols fragmentés, bouleversés et retournés par les explosions.

 

Fleurs dont les couleurs rappellent étrangement les couleurs du drapeau français.

 

« Ces jeunes appelés à l’échafaud

Donnèrent leur sang couleur coquelicot

Pour disparaître en poussière

Emportés dans la lumière des matricaires

Et réapparaître en feu follets

Pour redonner vie aux milliers de bleuets Â»

24 septembre 14
par Nicolas Rozier
 
Sur cette stèle s'opposent
deux visions des événements.
Des articles d'illustrés contant le conflit avec un parti pris patriotique.
Des vers de poètes ayant forgé leur identité dans la détestation profonde de cette guerre.
 
"Oh Barbara, quelle connerie la guerre"
J. Prévert
sentinelle 2 egliseneuve 8 septembre 14
5 octobre 14
par Marie Deschamps
 

Sur chacune des faces : un avant et un  pendant, (il n’y eut malheureusement pas d’après pour lui).


Sur un côté -antérieur aux combats-, l’homme, forain de son état, est peint en civil, et sur l’autre en uniforme. Aucune photographie pour évoquer son image…

Alors sa représentation s’est faite uniquement avec les éléments donnés dans son livret militaire ; son grade, son âge, son menton rond et son front haut, et puis, curieusement, ce lobe de son oreille droite attaché …


Ces descriptions et particularités physiques sont les dérisoires vestiges de ce qui fût cet homme…


Alors pour ajouter un soupçon d’incarnation, le visage au final de Louis Eugène est un mélange de cette liste et du portrait de mon propre arrière grand-père mort au combat en septembre de cette même terrible année.
 

30 octobre 14
par Philippe Pougatch
 
Noirs
nuit noire, profonde, gouffre sans fin
boue, rats, pluie, boue, rats,  froid
Stridences
explosions
Sifflements, explosions, sifflements
Foudre, éclairs
Flammes
Cris, hurlements
Gémissements
Craquements, crissements, sifflements
Flammes
Feux, brulures, douleurs
Odeurs, puanteurs, chairs, merde
Sang, ruisseaux, rivières
Fleuves de sang, de souffrances, de mort
Peurs, gnole, peurs, gnole
Assauts, retraites, assauts
Angoisse, mort, survie, mort, survie
Où est la victoire?
 


 

3 décembre 14
par Danielle Tourneyre
 
 
Antoine,
Je suis heureuse de t'avoir rencontré ce 3 décembre 2014.
 
D'avoir mis un visage sur ton nom au détour d'une allée du cimetière, me conforte dans l'idée qu'il ne fallait pas t'oublier.
 
Tu es comme un ami disparu, la douleur d'une nation et un silence qu'il fallait appréhender.
 
J'ai trouvé belle et émouvante l'initiative de quelques personnes, qui ont voulu, cent ans plus tard, rendre hommage aux sacrifices des MORTS POUR LA FRANCE, sans panthéon, sans sépultures et les mettre à l'honneur à travers ces réalisations qui s'enracinent et interpellent.
 
Merci Antoine pour ce que tu as fait pour nous. Il est bien sûr indispensable de joindre tes 36 camarades emportés dans le tourbillon de la guerre. Je sais que tu apprécieras de ne pas les avoir oubliés.
 
C'est à vous tous que j'ai dédié cette stèle installée sur la terre de votre mémoire.
 
Retrouver le texte du poème de Daniel Tourneyre
en cliquant sur le lien ci-dessous
12 décembre 14
par Josette Boissière
 
 
Nous n'avons pas beaucoup de traces de sa vie à la guerre, mais nous savons qu'il est mort suite à ses blessures. Je me suis appuyée sur des généralités du moment pour réaliser la sentinelle.
 
Coté bleu: l'hiver, la neige, le froid.
C'est décembre. Le ciel est chargé, menaçant. On a creusé les premières tranchées, installé les réseaux de barbelés.
le silence est oppressant. Les poilus sont-ils dans les tranchées, pénétrés, engourdis de froid?
 
coté rouge: les canons crachent leurs obus. Partout du feu, des flammes, des étincelles, des projectiles de toutes sortes lacèrent l'horizon. Le sol est criblé de trous d'obus, rouge, orange, jaune, noir.
C'est l'horreur, c'est l'enfer.
 


 

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